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  • Photo du rédacteurLaurie Amathieu

Je suis enthousiaste mais je me soigne (ou pas)

Le jour où on m’a demandé d’être moins enthousiaste a marqué un tournant dans ma vie professionnelle. L’enthousiasme est une valeur très porteuse et très en vue sur les sites internet et les murs des entreprises. Par enthousiasme on entend une énergie positive, une vitalité à mener des projets.

Oui, l’entreprise veut des collaborateurs enthousiastes et qui partagent cet état d'esprit à l’extérieur au service de la réputation et de l’attraction. Oui les recruteurs disent vouloir des candidats enthousiastes. Oui de plus en plus le management positif et enthousiaste est promu. Mais le milieu professionnel est-il si à l’aise avec cette attitude et est-elle réellement une force reconnue pour un collaborateur ?


Dit-on d’un leader « Tu devrais lui demander de rejoindre ton équipe, c’est un leader enthousiaste » ou préférera-t-on un manager « à poigne », qui « sait guider ses équipes » et « prendre des décisions ». Bien sûr ces notions ne sont pas antinomiques (fort heureusement) mais pour autant être enthousiaste est-il un point de différenciation valorisant ?

Je ne crois pas les entreprises suffisamment matures et prêtes à accepter pleinement l’enthousiasme. L’enthousiaste fait peur. Il y a un côté non avoué d’association avec de la naïveté ou l’incapacité à faire face à des conflits. Les « enthousiastes » sont souvent « trop » empathiques dit-on. « Ne sois pas trop enthousiaste, pour ton image » est une phrase que le milieu professionnel peut véhiculer.


Mais alors pourquoi rester enthousiaste ?


D’abord pour être soi ! Florence Servan-Schreiber s’exprimait récemment ainsi « Quand on prend le risque d’être soi, on en tire toujours de formidables bénéfices. ». Alors si vous êtes enthousiaste, quoiqu’on puisse en dire, restez-le. Je suis enthousiaste et je suis fière de l’être. Ça fait partie de moi. Cacher ou limiter mon enthousiasme reviendrait à me trahir. En revanche se poser la question du moment, de la manière de l’être et du lieu (est-ce dans telle administration, entreprise que je serai la/le plus heureux, la/le plus « moi » avec mon enthousiasme) est une preuve de bon sens.


D’autre part, parce que l’enthousiasme a des ressorts réellement puissants. L’enthousiasme est le moteur de l’engagement individuel et collectif. Oui parce que l’enthousiasme est contagieux ! Il y a du partage avec l’autre, de la joie dans l’enthousiasme.


Victor Hugo qualifiait ce mot du plus important de la langue Française, une bonne raison pour rester enthousiaste et promouvoir cette valeur dans le monde professionnel, réellement.

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