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  • Photo du rédacteurLaurie Amathieu

Sans contact.

Dernière mise à jour : 22 oct. 2020

Sans contact.

Derrière un écran, derrière un masque.

Un coup de coude ou un léger salut de la main.

Une mine dépitée pour se dire qu’on aimerait peut-être en avoir…du contact.

Alors c’est ça notre nouvelle vie ?

Il est là le monde d’après, le monde de maintenant.

Il faut se réinventer, dans nos interactions, derrière un plexiglas.

Il faut hausser la voix ou s’excuser quand on est au téléphone avec le masque.

Parfois on préfère encore faire une visio, au moins on « se voit en entier »

Nécessaire ou non, ce n’est pas le débat ici.

En revanche avoir conscience de l’impact psychologique oui.

Désormais nos discussions ne se limitent qu’à l’essentiel ou au sujet de l’appel.

Les discussions informelles, celles de la machine à café dans lesquelles on se découvre, on rit, on partage…ou encore celles de l’entre-deux réunions qui servent aussi à régler quelques dysfonctionnements ou incompréhensions ne sont plus ou que rares. La mise à distance est la nouvelle règle.


Et avec cette mise à distance est mise à mal la confiance. La peur de l'autre s'installe, cet autre qui serait porteur, "on ne sait pas", de la maladie. Les regards de travers, les rappels à l'ordre, les énervements dans les magasins parfois pour une distance un peu bafouée, un masque sous le nez ou autre non-respect de la règle. Les relations humaines sont bouleversées.


Alors il va falloir se réinventer, changer...ce mot devenu tant à la mode. Tout comme une certaine dictature sanitaire qui s'installe, il y a une certaine dictature de la nécessité du changement. Ce terme est sur-utilisé dans notre société comme s'il s'agissait d'un état ou un lieu à atteindre. Sauf que cela aboutit à une augmentation intolérable du stress en entreprise. Après quoi on court ? Ce sera vraiment mieux après, une fois qu'on aura changé ?


L'époque est source d'incertitude, de stress, d'angoisse...et indépendamment du virus. La rupture de liens, le modèle de société "à distance" provoquent des sources de mal-être peu reconnues encore. Pourtant le nombre de prescriptions d'anxiolytiques augmente et les risques de burn-out aussi.

Prenons soin les uns des autres sur ces aspects-là, en plus de prendre soin de la maladie...car peut-être qu'un vaccin viendra éradiquer ce virus mais aucun vaccin n'existe pour éradiquer la souffrance, le mal-être des relations humaines.


L'écoute, le respect, l'attention et la conscience qu'on a le droit d'aller mal et même de se faire accompagner sera un geste barrière tout autant précieux que celui de porter un masque.


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